Un message d’amour du Nunavut

Les infirmières de l’unité de soins intensifs néonatals (USIN) de l’Hôpital Saint-Boniface ont surnommé le fils de Cassandra Gordon « bébé guerrier ». Ce petit combattant refusait d’abandonner — dès sa naissance, sa détermination a surpris tout le monde.

Gordon et son bébé, Kenneth, habitent avec leur famille à Rankin Inlet, Nunavut, environ 1 460 km au nord de Winnipeg.

« L’Arctique est notre maison, et c’est un endroit magnifique pour grandir », dit-elle. Jamais Trevor Attalunga, son conjoint, et elle n’auraient pu imaginer se retrouver à l’Hôpital Saint-Boniface l’année dernière, à regarder leur fils nouveau-né se battre pour sa vie à l’unité de soins intensifs néonatals.

Être mère est quelque chose qu’elle avait toujours désiré, et elle était excitée de sa première grossesse. « Ce bébé était mon univers, mais ma vie a vite été bouleversée. », raconte Gordon. En novembre 2019, ses eaux ont brusquement rompu à 23 semaines, c’était seulement son deuxième trimestre.

« En un clin d’œil, je me suis retrouvée sur un vol nolisé entre Rankin Inlet et l’Hôpital Saint-Boniface, à Winnipeg. »

Elle se souvient : « À l’Hôpital, je suis restée alitée pendant deux semaines. L’attente et l’inquiétude, je ne les souhaite à personne. Et pourtant, les choses allaient s’aggraver ».

Lorsque Kenneth est né, à 25 semaines, il ne pesait que 2 ½ livres. Rapidement, la situation a dégénéré : ses poumons prématurés ne fonctionnaient plus et il ne réagissait pas aux médicaments censés provoquer ses premières respirations. Gordon avait l’impression que son propre cœur s’était arrêté.

« Ils déployaient tous les efforts possibles pour le sauver, mais le médecin nous a préparés, Trevor et moi, à affronter le pire », dit-elle. « Une trentaine de minutes à peine sont passées, mais on aurait dit une éternité. Puis, miracle! Le médecin est revenu et nous a annoncé la meilleure nouvelle de notre vie : Kenneth respirait et son état était stable. J’ai appelé ma mère à Rankin Inlet pour lui dire : “Il va bien!” »

Au début, Kenneth souffrait d’une maladie pulmonaire chronique, car ses poumons étaient sous-développés. « À l’unité de soins intensifs néonatals, le moment où il devait être intubé m’était insupportable — j’aurais fait n’importe quoi pour pouvoir prendre sa place », raconte Gordon. Plus tard, il a été mis sous respirateur à pression positive continue (CPAP), avec un petit masque.

L’USIN est rapidement devenue la deuxième maison de la famille. Les médecins, les infirmières, le personnel de soutien et l’équipe de soins spirituels se sont assurés que Cassandra et Trevor comprenaient tout ce qui se passait.

En mars, Kenneth a reçu de l’oxygénothérapie à domicile et a pu quitter l’unité de soins intensifs néonatals. « Nous avons emménagé dans la maison d’un ami à Winnipeg, pendant que Kenneth récupérait d’une opération pour une hernie. Entre-temps, la pandémie avait atteint Winnipeg; nous avons dû être très prudents et avons pris toutes les précautions nécessaires pour protéger sa santé fragile », raconte-t-elle.

« Notre “bébé guerrier” a cessé son traitement d’oxygénothérapie en juillet, et dès le mois d’août, nous avons enfin pris l’avion pour Rankin Inlet, où nous avons été accueillis par ses grands-parents. Depuis, nous avons visité la famille de son père à Baker Lake, Nunavut. »

Aujourd’hui, Kenneth pèse 22 livres. Il a un appétit de loup, et ses poumons fonctionnent parfaitement — plus besoin d’oxygénothérapie à domicile.


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