Une seconde chance de vivre

Le 20 mars, 2023

« Paul, tu vas être là pour la naissance de ta fille. Tu vas voir tes enfants grandir. »

C’est ce qu’a dit le cardiologue de Paul Fontaine à l’Hôpital Saint-Boniface le matin où on lui a posé un stimulateur cardiaque pour stabiliser ses battements de cœur. Ces mots ont répondu à toutes les questions qui se précipitaient dans sa tête.

« Encore aujourd’hui, ils résonnent en moi », déclare Paul Fontaine. « Je vais pouvoir voir grandir mes enfants, Emmett, qui a quatre ans, et Elena, qui a un an. »

Paul a frôlé la mort une semaine avant son 33e anniversaire. À l’époque, sa fiancée, Shay, était enceinte de huit mois, de leur deuxième enfant.

Paul souffre d’une maladie inflammatoire rare appelée sarcoïdose cardiaque. Ses globules blancs sont plus actifs que la normale. Avec le temps, ils peuvent former des amas, comme du tissu cicatriciel, appelés granulomes dans les poumons et le cœur.

Plusieurs mois auparavant, son médecin lui avait diagnostiqué un bloc cardiaque du premier degré. Le courant électrique signalant à son cœur de pomper le sang fonctionnait, mais à un rythme ralenti. Sa maladie avait provoqué ce blocage du système électrique de son cœur. Un test de suivi avait été fixé au mois d’août 2021.

Une journée de travail qui finit mal

Le 7 juin 2021, à la fin de sa journée de travail, Paul a eu l’impression de voir comme dans un tunnel ou comme si ses yeux n’arrivaient pas à se fixer.

Il s’est dit qu’il était trop fatigué, et a pris sa voiture pour rentrer à la maison. Ce n’était pas une bonne idée. Il avait tant de mal à concentrer son regard qu’il a dû quitter la route. Une fois garé, il a immédiatement appelé Shay pour qu’elle vienne le chercher.

Avant de rentrer à la maison, ils devaient aller chercher leur fils, Emmett, chez les parents de Shay. La mère de Shay est une ancienne infirmière et une phlébotomiste (une technicienne qui fait des prises de sang) à la retraite de l’Hôpital Saint-Boniface, et son expérience allait lui sauver la vie.

Dès que Paul a franchi la porte, sa mère l’a regardé et lui a dit : « Il faut que tu t’assoies, Paul ». Il était si désorienté qu’il a mis du temps à comprendre. Elle a pris son pouls. Il était de 34 — un rythme dangereusement bas.

« Il faut que tu ailles à l’urgence de l’Hôpital Saint-Boniface, c’est le meilleur hôpital du Manitoba pour les problèmes cardiaques. » Shay l’a emmené à toute vitesse à Saint-Boniface.

La pose du stimulateur cardiaque
Paul Fontaine s’est fait poser un stimulateur cardiaque à l’Hôpital Saint-Boniface en juin 2021. Paul souligne que c’est à ses infirmières qu’il doit d’avoir gardé le moral pendant son séjour à l’hôpital.

À son arrivée, on lui a pris son pouls et fait passer un électrocardiogramme. Aussitôt après, une infirmière nommée Stu lui a annoncé qu’il avait un bloc cardiaque complet. Un défibrillateur temporaire devrait lui être installé immédiatement, au cas où son cœur s’arrêterait de battre. Une fin de journée de travail pas tout à fait comme les autres!

L’équipe soignante de Paul Fontaine lui a dit que s’il était rentré chez lui après le travail, il ne se serait pas réveillé le lendemain matin. Il aurait subi un arrêt cardiaque ou un accident vasculaire cérébral.

Aux urgences, on l’a installé dans une chambre d’isolement. Une fois toutes les perfusions et les machines prêtes, il a été branché. Un défibrillateur temporaire lui a été posé, à travers une incision dans son cou. Il n’allait rester en place que 24 heures.

Son infirmière, Stu, a veillé à ce que le processus soit moins pénible pour lui. « Comme je suis une personne plutôt positive, j’ai fait des blagues et j’ai essayé de rire un peu. Stu a embarqué en faisant des blagues elle aussi, pour m’aider à me sentir mieux et me mettre à l’aise », raconte Paul.

Il est resté trois autres jours à Saint-Boniface. On lui a posé son stimulateur cardiaque le 9 juin 2021 et il a reçu son congé le lendemain.

« Je n’ai pas du tout à me plaindre. »
« La vie est formidable », s’exclame Paul Fontaine, accompagné de sa fiancée Shay, de son fils Emmett et de sa fille Elena.

« En sortant de l’hôpital, je me suis dit qu’il était hors de question que je tombe dans le : “pourquoi il faut que ça m’arrive à moi?” M’apitoyer sur mon sort aurait été un gaspillage d’énergie. J’ai plutôt gardé une attitude positive en me disant qu’une seconde chance m’avait été offerte par les donateurs de la Fondation qui ont soutenu mes soins à l’Hôpital Saint-Boniface. »

Paul a maintenant 34 ans et prend des médicaments pour réduire l’inflammation dans son corps et gérer les problèmes cardiaques causés par sa maladie. Sa fille, Elena, est née cet été-là, le 16 août.

« La vie est formidable. Je n’ai pas du tout à me plaindre. Je peux passer un maximum de temps avec ma famille. C’est pour cela que je suis sur terre. La famille a toujours été quelque chose d’essentiel pour moi, et aujourd’hui, j’ai la chance de pouvoir vivre pleinement auprès des miens. »


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