3 mai 2021
Mme Barbara McGregor, une donatrice de la Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface, n’hésite pas à partager, avec le recul de ses 96 ans, les souvenirs de sa carrière d’infirmière – dont certains sont agréables, d’autres tristes.
En 1942, Barbara McGregor, jeune adolescente, est admise à l’école de sciences infirmières de l’Hôpital Saint-Boniface.
« J’aimais les sciences et les mathématiques », raconte-t-elle pour expliquer son choix de profession. « Puis l’Hôpital manquait d’infirmières à cause la Seconde Guerre mondiale ».
Sa formation comprend trois années de résidence dans l’édifice des sciences infirmières, sous la direction des Sœurs Grises.
« Les lumières s’éteignaient à 22 h 30. »
Les fonctions des infirmières-étudiantes étaient nombreuses et variées.
« On faisait tout – que ce soit presser des oranges pour extraire le jus, vider les bassins hygiéniques ou nettoyer les tables. Le matériel de formation était presque obsolète puisque tout ce qui pouvait servir était envoyé outremer pour soutenir l’effort de guerre. »
Les membres de sa classe ont obtenu leurs diplômes en mai 1945 sous les acclamations, mais elle se rappelle qu’il y avait une autre bonne raison pour la joie.
« La cérémonie de remise des diplômes a eu lieu le 9 mai – le lendemain du jour de la Victoire en Europe!* Et nous pensions que l’euphorie était pour nous. »
À l’âge de 20 ans, Barbara McGregor était infirmière. Elle gagnait 90 $ par mois et se déplaçait à vélo de la maison familiale à Fort Rouge jusqu’à l’Hôpital Saint-Boniface.
Salle d’opération
Barbara McGregor a travaillé pendant cinq ans comme infirmière de salle d’opération.
« J’adorais ça. Je travaillais en orthopédie – toutes sortes d’interventions médicales, y compris des amputations. C’est avant l’avènement des hanches et des genoux artificiels. »
« J’ai pleuré le sort de quelques patients, mais on s’y habitue. »
Pendant cette période, elle a été témoin de l’avènement de la pénicilline.
« Quel changement! Avant l’arrivée des antibiotiques, les infections étaient traitées au moyen de compresses d’eau chaude. »
Elle se rappelle aussi le 75e anniversaire de l’Hôpital en 1946.
« Il y a eu une grande célébration. »
Barbara s’est ensuite mariée. Elle est déménagée à l’extérieur de la province, puis elle est revenue à Winnipeg et y a élevé sa famille.
Tout au long de ces années, elle a maintenu ses liens avec l’Hôpital. Avant la pandémie, elle assistait régulièrement aux réunions de l’association des anciennes étudiantes infirmières qui se tenaient dans le parloir de l’ancienne école des sciences infirmières.
« Je suis probablement la plus vieille diplômée du programme toujours en vie. Il y a moi et une autre personne qui était dans la même classe que moi. »
Le choix de redonner à l’Hôpital a été facile.
« Quand on a la chance de vivre confortablement et de disposer du nécessaire, on peut donner. Nous croyons dans notre famille qu’il faut payer son dû à la prochaine génération. Nous ne sommes pas des millionnaires, mais chaque dollar compte ».
Telle mère, telle fille
Ann Roehl, la fille de Barbara, est aussi donatrice de la Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface.
« Mon frère et moi sommes nés tous les deux à l’Hôpital Saint-Boniface », raconte Ann Roehl. « Enfants, nous comprenions l’importance de l’Hôpital pour notre mère. Pour nous, c’est un endroit qui nous a toujours paru sympathique, pas du tout intimidant. »
Le don de la famille Roehl destiné à la modernisation de la salle familiale du service de soins intensifs de médecine et de chirurgie témoigne de son esprit de générosité.
L’espoir en héritage
Barbara et Ann ont toutes les deux choisi de faire un legs à la Fondation. En tant que membres de la Société Espoir en héritage, elles font partie d’un groupe de généreux philanthropes qui bâtissent un avenir de santé, d’espoir et de guérison pour des générations à venir.
Barbara a dû ralentir ses activités en raison d’une fracture à la hanche qu’elle a subie à 86 ans, mais elle est d’accord avec le qualificatif de « fougueuse » qu’utilise Ann pour la décrire, ajoutant que c’est la raison pour laquelle elle s’est rendue à près de 97 ans.
Alors que perdure la pandémie, Barbara a repris ses anciennes habitudes d’infirmière, y compris l’hygiène des mains, pour demeurer en santé.
« Chaque dollar compte. »
Elle admire les infirmières qui perpétuent la tradition de compassion en réponse à la COVID-19 et à d’autres besoins de services de santé.
« Il faut reconnaître l’immensité de la tâche des infirmières d’aujourd’hui. La transplantation d’organes, le remplacement d’articulations, la dialyse et d’autres traitements et interventions qui n’existaient pas quand j’étais infirmière et qui continuent à se développer. Il semble que la formation soit maintenant axée sur les spécialités, ce qui peut s’avérer très intense. »
En cette période précédant la Semaine nationale des soins infirmiers de 2021 qui se déroule du 10 au 16 mai, Mme McGregor a cette pensée pour toutes l’ensemble du personnel infirmier :
« Pour prendre soin des autres, il faut d’abord prendre soin de soi. »
*Jour de la Victoire en Europe, une célébration marquant la fin officielle de la Seconde Guerre mondiale en Europe.
Laisser un legs testamentaire à l’Hôpital Saint-Boniface, c’est préparer un avenir en santé. En savoir plus.