Devenir parent est déjà un défi. Mais le défi devient une épreuve quand votre bébé naît prématurément ou qu’il vient au monde avec des problèmes de santé. Les familles qui fréquentent l’Unité néonatale de soins intensifs (UNSI) de l’Hôpital Saint-Boniface sont isolées et submergées par l’émotion et l’incertitude. Il est essentiel pour ces familles de bénéficier d’un soutien supplémentaire.
C’est là qu’intervient Delka Roberts, coordonnatrice des parents partenaires de l’UNSI de l’Hôpital Saint-Boniface.
Le programme des parents partenaires, qui bénéficie du soutien financier des donateurs de la Fondation, offre le soutien dont les familles ont tant besoin au moyen d’un modèle novateur de création de liens avec des pairs. Mme Roberts vise, à long terme, à jumeler les familles actuelles de l’Unité néonatale de soins intensifs (UNSI) avec des « vétérans », appelés parents partenaires, qui sont déjà passés par l’UNSI et qui comprennent d’expérience à quel point ce passage est éprouvant. Pour l’instant, les parents partenaires participent bénévolement à des événements sociaux et à des groupes de parents. En plus de mettre les familles en contact, elle apporte réconfort et écoute aux parents de ces tout petits bébés si fragiles.
Le programme existait avant la pandémie de COVID-19, mais il a été interrompu en raison des restrictions imposées aux visiteurs et aux bénévoles.
« Si cette pandémie nous a enseigné une chose, c’est à quel point ces situations peuvent créer de l’isolement, surtout quand les nouveaux parents sont en détresse », souligne Mme Roberts. « Je suis là pour leur rappeler que leur bébé est bien là, que la journée est belle, et qu’ils vont s’en sortir. »
De nombreuses familles de l’UNSI sont originaires de régions nordiques, rurales ou éloignées, et sont séparées de leurs proches. Souvent, elles vivent à l’hôtel. Les petits événements d’artisanat organisés dans l’unité et les groupes de soutien permettent de créer un sentiment d’appartenance et de rompre l’isolement émotionnel.

Pour Mme Roberts, ce rôle revêt une dimension très personnelle. Elle apporte son soutien aux parents en toute connaissance de cause, puisqu’elle a elle-même été une maman de l’UNSI. Il y a 14 ans, sa fille Tabitha est née à l’Hôpital Saint-Boniface. Comme elle ne pesait qu’une livre et deux onces à la naissance, elle a eu besoin de soins particuliers. Mme Roberts se souvient de la peur et de l’incertitude, mais aussi de l’incroyable soutien du personnel de l’UNSI, en particulier des infirmières, qui sont devenues ses confidentes et ses meneuses de claque.
Elle n’est pas sûre qu’elle aurait pu surmonter certains jours particulièrement difficiles sans ses conversations avec elles et sans le réconfort qu’elles lui ont apporté, preuve qu’un soutien supplémentaire est crucial pour les parents de l’UNSI.
« Je me souviens de notre premier contact peau à peau — de la première fois que je l’ai tenue dans mes bras : c’était le jour de la Saint-Valentin », se souvient Mme Roberts. « Tout un cadeau! Je me souviens qu’à l’époque, nous n’avions que de simples chaises de bureau dans la pièce, et je suis restée assise là-dedans, tout heureuse, pendant des heures, à savourer ce moment. »
C’est à partir de là que Tabitha a commencé à prendre des forces, qu’elle a pu respirer seule et que les journées sont devenues plus faciles.
Lorsque le programme des parents partenaires a recruté pour le poste de coordination, Mme Roberts a su qu’il était temps pour elle d’apporter une contribution significative. « Les membres des familles de l’UNSI restent très longtemps dans l’unité, mais ils sont, d’une certaine manière, invisibles », explique-t-elle. « Lorsque votre bébé est malade, vous vous découvrez des superpouvoirs. Mais le fait d’avoir à ses côtés quelqu’un qui est passé par là fait toute la différence. »
En permettant la mise en commun des expériences et la création de liens significatifs et de petits moments de communauté, l’UNSI de l’Hôpital Saint-Boniface parvient à fournir des soins holistiques aux familles. Grâce à Delka Roberts et à l’équipe de parents bénévoles dévoués, davantage de familles savent qu’elles ne sont pas seules.