Un soupir de soulagement après avoir été à bout de souffle

De gauche à droite : Ruben Enns, Jennifer Enns et Kolby Enns; Wayne et Shirley Billeck; Scott Billeck et Krista Johnson Billeck, avec leur chien Phœbe.


Les amateurs de sports savourent les remontées spectaculaires et les prolongations tendues, et la vie nous offre parfois des moments tout aussi dramatiques.

Shirley Billeck, une patiente en soins cardiaques, et sa famille, dont Scott, son fils journaliste sportif au Winnipeg Sun, ont eu la chance d’avoir l’Hôpital Saint-Boniface dans leur équipe.

À 64 ans, Shirley a une fuite dans une valve cardiaque depuis qu’elle a une trentaine d’années. Shirley vit aussi avec une scoliose, une déviation latérale de la colonne.

En septembre dernier, comme le font de nombreux Manitobains chaque année, Shirley se rend à l’Hôpital Saint-Boniface pour une chirurgie à cœur ouvert.

Alors que l’intervention pour remplacer sa valve cardiaque est un succès, son rétablissement ressemble plus à une série éliminatoire menant à un 7e match.

« La première semaine, tout allait bien, explique Scott. Toutefois, elle avait de la difficulté à respirer seule. L’équipe médicale a constaté que ses deux poumons n’avaient jamais complètement fonctionné. Les parties inférieures étaient mortes, faute d’un meilleur terme. »

Alors que le supplément d’oxygène fourni par un tube inséré dans le nez, puis par un masque, se révèle inefficace, Shirley est placée sous respirateur.

« Je lui demandais de ne pas mourir. »

« C’était le moment le plus difficile, explique Scott, qui est devenu, plus tôt en début d’année, le journaliste du Sun attitré aux Jets de Winnipeg. Je devais voyager pendant que ma mère était hospitalisée. Cependant, ce matin-là, j’étais ici, à Winnipeg, et je me rendais à une séance d’entraînement des Jets. Elle n’était pas consciente au moment d’être placée sous respirateur. »

Il y avait une réelle possibilité qu’elle meure. J’ai passé une très difficile matinée. Je me rappelle avoir été seul avec elle dans sa chambre. En pleurs, je lui demandais de ne pas mourir.

Respirer seule

Ce n’est qu’après une trachéotomie visant à créer une ouverture dans sa trachée pour insérer directement un tube respiratoire que Shirley reprend des forces et recommence à respirer sans aide.

Bien entendu, les détails entourant son séjour de près de huit semaines à l’Hôpital Saint-Boniface restent vagues pour Shirley. Sa famille, dont son mari Wayne, sa fille Jennifer Enns et Scott, l’a aidée à traverser cette dure épreuve.

« Ils sont extraordinaires, dit Shirley au téléphone, de retour chez elle, près de huit mois plus tard. Je ne savais pas que j’allais leur faire vivre quelque chose d’aussi difficile. Je n’aurais pas survécu sans ma famille. »

Aujourd’hui, Shirley envisage un retour au travail. Elle supervise le repas du midi à l’école Beaumont, dans le district de Charleswood, à Winnipeg. Elle occupe cet emploi depuis 30 ans. Elle s’ennuie des jeunes.

Elle est reconnaissante pour les soins reçus et a fait un don à l’Hôpital Saint-Boniface pour soutenir les soins et la recherche sur les maladies cardiaques.

Avec la suspension des sports professionnels en raison de la COVID-19, Scott fait maintenant des reportages sur les développements liés au virus. Ce travail lui rappelle ce que sa mère a vécu.

« Il n’y a rien d’agréable à voir une personne que l’on aime être branchée à un respirateur. Essentiellement, cet appareil maintient les fonctions vitales. En même temps, c’est une véritable chance que les hôpitaux puissent utiliser de tels appareils. Le respirateur a aidé ma mère à rester en vie jusqu’à ce que le personnel médical arrive à comprendre comment procéder à la trachéotomie. »

La patience, la compassion et l’expertise du personnel ont marqué Scott.

« Les soins sont excellents, mais on ne s’en rend pas compte tant qu’on ne le vit pas personnellement. On voit alors tout ce que le personnel fait pour les patients, mais aussi pour les familles. »

« Choisissez votre superlatif. »


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