Un baume pour le corps et l’esprit

Photo : Oai Truong


11 novembre 2021

Pour l’ancien combattant Paul Kennedy, l’Hôpital Saint-Boniface s’est révélé un havre de paix en pleine tempête.

« Certains d’entre nous ont la chance d’arriver à bon port, a déclaré M. Kennedy, âgé de 72 ans. Beaucoup n’ont pas cette chance. L’Hôpital Saint-Boniface m’a permis de revivre grâce à son amour et à son dévouement ».

Au début des années 90, Paul Kennedy était un adjudant de l’Armée canadienne en mission de maintien de la paix pour les Nations Unies, en Croatie. Il a été grièvement blessé lorsque le véhicule blindé de 15 tonnes dans lequel il se trouvait a roulé sur une bombe en bordure de route et s’est renversé sur le côté. Il a eu le cou brisé à deux endroits et il a perdu l’usage de son bras gauche et de sa jambe gauche.

Années de réadaptation ont suivi. Natif du centre de l’Ontario, M. Kennedy est arrivé au Manitoba avec l’Armée lors de l’inondation de la rivière Rouge en 1997, pour aider à aménager de nouveaux bâtiments et de nouvelles maisons près de Rosenort. C’est là qu’il a rencontré sa future épouse, Dianne (« elle se trouvait dans un sous-sol inondé, vêtue de cuissardes »). Ils ont élu domicile dans la région de Morris.

À peu près à la même époque, M. Kennedy a commencé à souffrir d’une douleur qui s’aggravait dans les jambes.

« Mes jambes bleuissaient. Je pouvais à peine tolérer chaque jour qui se succédait. Je devenais peu à peu dysfonctionnel ».

Les médecins de l’Hôpital Saint-Boniface ont diagnostiqué chez M. Kennedy une polyneuropathie démyélinisante inflammatoire chronique. Il s’agit d’un trouble neurologique rare qui se caractérise par une inflammation des racines nerveuses et des nerfs périphériques et par la destruction de la couche de graisse protectrice (gaine de myéline) des fibres nerveuses.

Kennedy a commencé à recevoir un traitement hebdomadaire d’immunoglobulines par intraveineuse (IgIV). Fabriquées à partir de plasma humain, les IgIV contiennent un mélange d’anticorps qui agissent pour renforcer le système immunitaire de l’organisme. Il estime qu’au cours des 12 dernières années, il s’est rendu près de 500 fois à l’Hôpital Saint-Boniface pour y recevoir ces traitements qui durent toute une journée.

« Je suis venu demander de l’aide en tant que personne très handicapée, à peine capable de parler ou de marcher sans l’aide d’un fauteuil roulant ou d’un scooter électrique. Les soins que j’ai reçus m’ont revigoré ».

De l’aide au McEwen

Kennedy recevait des traitements pour soigner son corps, mais l’Hôpital a également traité ce qu’il a décrit comme son « espoir spirituel et mental en détresse ».

« J’avais perdu tout espoir en l’avenir. Les soins que j’ai reçus à Saint-Boniface pour ma santé mentale ont transformé toute ma perspective ».

Sur le campus de l’Hôpital Saint-Boniface, ces soins sont prodigués au bâtiment McEwen, où des services en santé mentale allant des soins psychiatriques à l’ergothérapie sont fournis aux patients adultes qui ont des maladies mentales. Plus de 400 patients y sont admis chaque année, et les équipes de soins reçoivent également plus de 14 000 visites de patients externes par an.

Grâce à la contribution de généreux donateurs, dont les dons ont atteint 1,5 million de dollars, le bâtiment McEwen a fait l’objet d’importantes rénovations afin d’offrir un milieu optimal pour la guérison.

Peu de temps après la cérémonie de réouverture virtuelle organisée en mai 2021 pour souligner les travaux de rénovation, Daryl Croft, gestionnaire de l’équipe du programme de santé mentale de l’Hôpital Saint-Boniface, a déclaré : « Nous partons du principe que les patients ne se résument pas à leur maladie ou à leur diagnostic ».

« Les médecins, le personnel infirmier, les thérapeutes, les travailleurs sociaux, les aides-soignants, les préposés à l’entretien ménager, les agents de sécurité; nous sommes tous sur place et nous nous soucions de nos patients avec passion ».

Paul Kennedy estime que ce sont les soignants, bien plus qu’une quelconque pilule ou qu’un quelconque appareil, qui ont un impact important sur la guérison.

« Le respect se gagne. L’Hôpital Saint-Boniface a gagné mon respect ».

« Il ne s’agit pas du traitement le plus récent; le souci du soignant doit être ressenti. Si les soins ne sont pas prodigués avec compréhension et patience, cela ne servira à rien ».

« Lorsque j’étais aux prises avec un obstacle caractérisé par la douleur et la lutte, les soignants m’ont aidé à le surmonter. Ils m’ont fait prendre conscience de la réalité et m’ont appris à faire face à la situation. Et j’ai appris à prendre en charge ma propre santé ».

Kennedy continue de faire face à ses problèmes de santé. Depuis le début de la pandémie de COVID-19, il reçoit ses traitements d’IgIV à l’Hôpital de St-Pierre-Jolys, situé à proximité, plutôt que de se rendre à Winnipeg. Chez lui, il fait de la physiothérapie. Il fait l’éloge de Dianne, qui a adapté leur maison pour répondre à ses besoins. Les travaux de réparation, les projets, la lecture et l’apprentissage l’intéressent.

Élevé par un prêtre, M. Kennedy a déjà suivi une formation pour entrer dans les ordres.

« Je suis une personne spirituelle. Selon moi, l’Hôpital Saint-Boniface est un lieu spirituel. Il y a un niveau moral que j’admire tellement chez le personnel infirmier. Les Sœurs grises en seraient très fières ».


Soyez une bouée de sauvetage pour les patients de l’Hôpital Saint-Boniface. Faites un don aujourd’hui.