Tom De Nardi, président de Mondo Foods Group, au magasin spécialisé et centre événementiel Piazza De Nardi.
3 juin 2022
À la tête de la florissante entreprise familiale de vins et d’aliments de spécialité, Tom De Nardi s’efforce d’offrir la meilleure expérience possible à sa clientèle.
Il est tout aussi déterminé en ce qui concerne sa santé et celle des patients de l’Hôpital Saint-Boniface.
Vers 15 h 55 un après-midi de novembre, Tom De Nardi, membre du CA de la Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface, est chez lui et termine sa séance de course sur tapis roulant. Physiquement actif, ces séances font partie de ses habitudes.
Par contre, ce jour-là, il ressent après coup une sensation de brûlure dans la poitrine et ses mains sont engourdies. Il est seul chez lui.
Bien qu’il n’ait aucun problème de santé sous-jacent, Tom De Nardi sait qu’il doit rapidement composer le 911.
« Les premiers répondants sont arrivés en 10 minutes, raconte De Nardi. J’avais déverrouillé la porte et m’étais étendu au sol pour leur faciliter les choses. »
« J’ai quand même eu l’impression que ça prenait une éternité. Je voulais que la douleur disparaisse et aller à l’hôpital au plus vite. »
En quelques minutes, les ambulanciers paramédicaux l’installent dans l’ambulance et lui donnent de l’aspirine en chemin vers l’Hôpital Saint-Boniface.
Tom De Nardi a fait un infarctus du myocarde avec élévation du segment ST ou « STEMI ». Avec ce genre d’infarctus, un caillot bloque une artère coronaire, ce qui réduit la circulation sanguine et l’apport en oxygène.
En composant le 911, M. De Nardi a pu profiter d’un protocole coordonné entre le répartiteur, les ambulanciers paramédicaux, le personnel infirmier et le cardiologue de garde. Ce protocole a permis de sauver des centaines de vies au Manitoba depuis sa mise en place, en 2008.
« Comme par magie, tout le monde était fin prêt à l’hôpital et attendait l’arrivée de l’ambulance. J’ai été amené directement au laboratoire de cathétérisme cardiaque du 2e étage. »
Moins de 90 minutes après l’apparition de la douleur à la poitrine, Tom De Nardi subit une angioplastie, une opération consistant à débloquer et élargir une artère à l’aide d’un ballonnet et à y insérer un stent. Le soulagement a été immédiat.
L’intervention a été rapide, nécessitant environ deux fois moins de temps que pour un patient qui serait venu au Service d’urgence par ses propres moyens. Tom De Nardi apprend par la suite que son cœur n’a aucune séquelle, sauf à un endroit dans une artère qui était bloquée à 30 %.
Par contre, comme pour tous les patients cardiaques dans la même situation, il est maintenant vulnérable à un risque moins connu. Le seul fait de rouvrir une artère obstruée, soit la reperfusion, entraîne la possibilité que l’apport soudain de sang provoque une lésion au tissu cardiaque environnant.
Quatre jours plus tard, un électrocardiogramme (ECG) montre en effet que l’apex de son cœur, soit la pointe du ventricule gauche qui pompe le sang oxygéné des poumons vers le reste du corps, n’a pas retrouvé sa fonction normale.
« C’était un choc, compte tenu de la rapidité à laquelle je suis arrivé à l’hôpital. »
Une semaine plus tard, un deuxième ECG montre une amélioration. Maintenant, près de six mois plus tard, M. De Nardi est déterminé à poursuivre son rétablissement.
« Je suis remis à 90 %. C’est ce que je ressens, ça n’a rien de scientifique. »
« Il y a être en vie, mais il y a aussi la qualité de vie. J’aime courir et faire du ski et du vélo. Je vais au gym. Je suis déterminé à vivre normalement. C’est dans la nature humaine de vouloir retrouver ce dernier 10 %. »
« Ma façon de m’en sortir »
Pour atteindre ce but, Tom De Nardi décide d’en apprendre plus sur son infarctus.
« Les soins d’urgence initiaux sont excellents. Après la sortie de l’hôpital, il faut prendre sa santé en main. J’ai probablement passé 300 heures à lire sur ce qui m’est arrivé. C’était ma façon de comprendre et de gérer différentes émotions. »
Tom De Nardi ne tarit pas d’éloges pour toutes les personnes qui ont canalisé les ressources et mis en place des pratiques exemplaires pour créer le protocole du code STEMI, y compris le Dr John Ducas et le Dr Davinder Jassal de l’Hôpital Saint-Boniface. Ces éloges s’adressent aussi aux donatrices et aux donateurs de la Fondation, car leur appui a rendu possible la recherche derrière ce protocole.
« Le standard élevé des soins cardiaques au Manitoba est un exploit. Le taux de mortalité à la suite d’une crise cardiaque est à la baisse. C’est grâce à l’Hôpital, à la Fondation, aux donateurs, aux médecins, aux chercheurs et à toutes les personnes qui ont contribué. »
La recherche et la collaboration sont les clés de l’avenir
Tom De Nardi voit de nombreuses possibilités futures pour améliorer les soins de santé pour la population du Manitoba, qu’il s’agisse de soins cardiaques ou d’autres types de soins.
« Le réaménagement et l’agrandissement du Service d’urgence nous aideront à aller plus loin, mais il faudra plus. »
Il croit que la recherche en cours à l’Hôpital Saint-Boniface sur l’utilisation de cellules souches pour régénérer les tissus du corps mènera à des percées médicales majeures. En plus de la collaboration et de la coordination entre tous les intervenants en soins de santé, une vision audacieuse fera une énorme différence.
Tom De Nardi invoque le nom du 14e premier ministre du Manitoba qui a farouchement soutenu la construction du canal de dérivation de la rivière Rouge il y a plus de 50 ans, malgré les critiques cinglantes, ouvrage ayant prévenu des dizaines de milliards de dollars en dommages causés par des inondations à Winnipeg.
« Nous avons besoin d’un épisode Duff Roblin. »
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