Amy Yonda et son mari, Wes.
8 février 2023
Amy Yonda est jeune, active et mange sainement, mais elle doit néanmoins faire attention à son taux de cholestérol.
Depuis la naissance, elle est atteinte d’hypercholestérolémie familiale, aussi appelée HF, un trouble génétique courant qui l’expose à un risque élevé de maladies cardiovasculaires pour son âge.
« J’ai appris que je souffrais de l’HF quand j’avais à peine deux ans », se rappelle Yonda, maintenant âgée d’une trentaine d’années et patiente de la clinique du Dr David Mymin de l’Hôpital Saint-Boniface.
L’HF affecte la capacité du corps à réguler et à réduire le taux de cholestérol dans le sang.
« La première chose que les gens me disent, c’est “tu es beaucoup trop jeune pour avoir un taux de cholestérol élevé!” ou “pourtant, tu es en forme et tu manges bien” », dit Yonda.
« Et je crois que c’est l’un des plus grands préjugés, qu’on pense que je doive avoir un certain âge ou un certain type de corps », poursuit-elle.
Yonda raconte son histoire pour sensibiliser à la santé cardiovasculaire à l’occasion du Mois du Cœur.
« Quand il est question de haut cholestérol, on a tendance à croire que ça ne concerne que les personnes âgées. Pourtant, l’HF est une maladie génétique courante, qui touche un Canadien sur 250.
« C’est assez répandu », explique Eva Stephens, infirmière à la clinique du Dr David Mymin de l’Hôpital Saint-Boniface.
« Les personnes qui souffrent de l’HF en sont atteintes depuis la naissance, et quand les vaisseaux sanguins sont exposés à un taux de cholestérol élevé, il y a un plus grand risque de maladie cardiaque prématurée », dit Stephens.
Yonda a reçu des soins à la clinique du Dr David Mymin pour la majeure partie de sa vie adulte.
« Quand j’étais enfant, mon cholestérol LBD (lipoprotéines de basse densité) n’était pas assez bas, alors on m’a envoyée voir un spécialiste, puis quand j’ai eu 18 ans, j’ai commencé à être suivie par le Dr David Mymin », relate Yonda.
Le DrDavid Mymin à droite, 2019.
Dr David Mymin, le fondateur de la clinique, est décédé des suites d’un cancer du pancréas en juillet 2021, à l’âge de 92 ans.
« C’était un grand cardiologue, un excellent chercheur et un porte-parole important pour l’HF », dit Yonda, avant d’ajouter qu’elle conservera de lui un très bon souvenir.
Selon Yonda, c’est son père, mort d’une crise cardiaque le jour précédant son 35e anniversaire, qui lui aurait transmis l’HF.
Si elle est aujourd’hui en bonne santé, elle a connu bien des hauts et des bas, dont plusieurs bilans sanguins qui montraient que son taux de cholestérol était trop élevé.
« C’était très frustrant. Je me souviens d’avoir vécu énormément d’anxiété. Je me demandais si je mangeais assez bien, ou si je faisais assez d’exercice, raconte Yonda. J’étais très dure envers moi-même. »
Yonda prend des médicaments pour contrôler son taux de cholestérol, et elle a dû changer son mode de vie.
« Depuis que j’ai deux ans, je dois suivre une diète pauvre en gras, c’est-à-dire limiter les gras saturés, la viande rouge, le beurre et le lard. »
En blague, elle dit ne pas avoir vu l’intérieur d’un McDonald’s pendant très longtemps, grâce à sa mère Patricia Yonda.
« Ma mère a été une présence déterminante dans ma vie, dit Yonda. Elle était veuve et devait s’occuper d’un bébé, mais elle a été solide comme un roc. Elle a toujours défendu mes intérêts et ma santé, je ne sais pas comment je pourrai jamais la remercier. »
Yonda dit se sentir beaucoup mieux maintenant.
« Je sens que les choses sont rentrées dans l’ordre. Mon cholestérol LBD est impeccable, et j’en suis vraiment très heureuse! » s’exclame-t-elle.
Yonda souhaite encourager d’autres personnes à parler de leurs antécédents médicaux avec les membres de leur famille et à se faire tester.
« L’HF est très courante, mais elle n’est pas détectée aussi souvent qu’il le faudrait, ajoute-t-elle. Parlez-en à votre médecin de famille, la détection précoce est la clé. »
Yonda a aussi un message pour tous ceux qui vivent avec l’HF.
« J’aimerais que ces personnes-là sachent que ce n’est pas leur faute… qu’elles en ont hérité, c’est tout. Et je veux qu’elles sachent qu’elles ne sont pas seules », conclut-elle.
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