Survivre à la COVID

Depuis l’accueil du héros à la maison aux rappels persistants de sa lutte contre le virus, Rick Sterzer, qui se remet de la COVID-19, prend la vie avec sérénité.

Dans leur coin paisible de St-Vital, Rick Sterzer, son épouse Shannon Morden Sterzer et leur chien Frankie sont bien connus de leurs voisins. Le jour de son congé de l’Hôpital Saint-Boniface, Rick a été reçu par un comité d’accueil.

« En arrivant au coin de la rue, nous avons été accueillis par les voisins qui se tenaient debout sur les camions et les autos garés devant chaque maison, raconte le pompier de Winnipeg à la retraite. Les enfants nous encourageaient. Il y avait des panneaux et des ballons et d’autres décorations. »

« J’étais sans voix. Quel bel accueil! »

Le lendemain, Rick Sterzer a commencé une routine pour retrouver la santé.

« J’ai commencé à marcher. D’abord jusqu’au bout de la rue, ensuite plus loin. En l’espace de deux semaines, je marchais cinq kilomètres le matin et cinq autres l’après midi. Et j’avais de moins en moins besoin de ma bonbonne d’oxygène. »

Muni d’un sac à dos qu’il s’est lui même fabriqué pour transporter sa bonbonne, Rick était facilement reconnaissable quand il faisait ses promenades. Tout le monde voulait l’entendre raconter son expérience de patient atteint de la COVID-19 à l’Hôpital. Certaines personnes se tenaient à bien plus de deux mètres de lui, comme s’il était encore contagieux.

M. Sterzer comprend bien cela. « Tout le monde se pose des questions. Cela me fait donc revivre sans cesse mon expérience. Un bon ami vient juste d’avoir un mouvement de recul en m’apercevant, même si ça fait des semaines que je ne suis plus contagieux. C’était drôle. »

Des vacances écourtées

Le plus inquiétant, ce sont les séquelles physiques laissées par le virus et le stress qu’a subi son corps pendant son séjour à l’Unité des soins intensifs (USI). Marcher lui demande un effort à cause d’une lésion au nerf de son pied droit, ce qui l’empêche de soulever son pied comme avant. C’est ce qui explique sa démarche maladroite.

Rick surveille également l’état de ses poumons. « Quand je prends une profonde respiration, j’ai l’impression que quelqu’un se tient debout ou exerce une pression sur ma poitrine. Mes poumons sont passablement abimés. »

Même s’il ne s’est pas encore tout à fait adapté à sa « nouvelle normale », Rick a parcouru un long chemin depuis la nuit du 2 avril, quand Shannon l’a emmené à l’urgence de l’Hôpital Saint-Boniface. Il était incapable de se tenir debout sans aide, avait du mal à respirer et faisait 42,5° C de fièvre (108,5° F).

Quelques semaines auparavant, M. Sterzer et son épouse ont fait une croisière transatlantique planifiée depuis longtemps, comportant huit escales en Europe. Ils voyageaient en compagnie d’un autre couple d’amis très proches, des compagnons de voyage de longue date.

M. Sterzer s’est senti malade au milieu de la croisière, tout comme de nombreux autres passagers. Comme le virus se propageait à travers le monde, la croisière a été interrompue. Les symptômes de Rick se sont aggravés durant sa quarantaine volontaire à la maison. Après un premier test négatif, un deuxième a confirmé qu’il était atteint du nouveau
coronavirus.

De retour à la maison, Shannon ne se sentait pas bien non plus. Elle ressentait déjà de la fatigue et d’autres symptômes avant de faire les 11 heures d’avion entre l’Europe et l’Amérique du Nord. L’Hôpital a jugé qu’elle était un cas présumé de COVID-19.

« Je m’étais mise en mode « maman », à prendre soin de Rick, raconte-t-elle. Je ne m’occupais pas vraiment de moi-même. »

Rick renchérit : « Durant tout ma période de confinement à la maison, elle me nourrissait et s’occupait de moi. Quand j’ai été hospitalisé, elle a eu le temps de penser à elle. C’est là que son état a commencé à se dégrader; elle venait de traverser des semaines difficiles. »

« C’est grâce aux soignants que je m’en suis sorti. »

M. Sterzer a passé cinq semaines à l’Hôpital Saint-Boniface, dont 18 jours à l’USI. Autant que l’expertise médicale, ce sont les contacts humains qui lui ont donné espoir.

« C’est grâce aux soignants que je m’en suis sorti. Grâce à leur soutien et leur encouragement, ils m’ont aidé à traverser cette épreuve et m’ont donné la force de me battre… pour survivre, en fait. »

Son séjour à l’hôpital lui a permis d’apprécier à sa juste valeur le travail du personnel de première ligne. « Le fait d’être un patient m’a ouvert les yeux et m’a permis de comprendre quel genre de personne vous devez être pour faire ce travail. La
compassion, c’est quelque chose qui ne s’enseigne pas. »

Les médias locaux se sont intéressés à Rick Sterzer durant son hospitalisation. Il a donc décidé d’utiliser cette tribune pour
livrer un message : « Au début, je m’adressais directement à mes collègues pompiers. Je voulais qu’ils prennent la COVID-19 au sérieux et qu’ils prennent soin d’eux. Maintenant, j’envoie ce message à tout le monde. »

« Je porte un masque chaque fois que je sors. Je sais que je n’ai pas le virus, mais c’est par respect pour les gens qui
m’entourent », fait-il remarquer.

« Je reviens à la vie. Et Shannon ne cesse de me le rappeler : « Profite de la vie. Tu as eu une deuxième chance. Chaque
nouvelle journée doit être belle. »


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