Rien ne l’arrête

À sa descente de l’avion, Lloyd Axworthy s’assoit sur un banc dans la zone des arrivées de l’aéroport international Richardson de Winnipeg. Il est à bout de souffle.

« Je commence peut être à vieillir », se dit l’ancien homme politique canadien qui se consacre maintenant aux causes humanitaires. « À moins que ce soit autre chose », s’inquiète t il.

Ancien ministre fédéral, ancien président et vice recteur d’université et aujourd’hui président du Conseil mondial pour les réfugiés, Lloyd Axworthy se rend à Toronto, un matin de novembre 2019, pour y prononcer un discours à Toronto dans le cadre de son travail sur la sécurité humaine, les migrations mondiales, la protection des réfugiés et des droits de la personne au Canada et à l’étranger.

Comme d’habitude, son emploi du temps est très chargé : « Je venais tout juste de terminer une importante tournée de différents camps de réfugiés à travers le monde. Parallèlement à ces visites, le gouvernement fédéral m’avait demandé d’être l’envoyé canadien en Ukraine pour les élections qui s’y déroulaient », explique t il.

Ce jour là, après avoir appelé son épouse, Denise Ommanney, il monte dans un taxi pour se rendre de l’aéroport à sa résidence de River Heights, mais il n’arrive toujours pas à reprendre son souffle. Un ami le conduit alors à l’urgence de l’Hôpital Saint Boniface où il est rapidement pris en charge.

Une opération à cœur ouvert de sept heures

À sa grande surprise, moins d’une semaine plus tard, Lloyd Axworthy se retrouve à l’Hôpital pour y subir une chirurgie cardiaque vitale. Il passe sept heures sur la table d’opération pendant que le chirurgien lui remplace une valve qui ne régulait pas correctement le débit sanguin dans son cœur et en répare une deuxième.

« Quand j’y repense avec le recul, j’étais toujours essoufflé chaque fois que je sortais faire une promenade. Vu mon emploi du temps très chargé, je me disais que c’était l’âge. Heureusement que j’ai eu ce signal d’alarme – ou plutôt cette frayeur, en fait – à ma descente de l’avion », ajoute t il.

Avoir peur, c’est une réaction normale. « C’était la grande inconnue, cela ne fait aucun doute », fait il remarquer. « Pendant qu’on me transportait au bloc opératoire sur la civière, je me demandais si j’allais en ressortir vivant. C’est une réaction normale, mais je ne taris pas d’éloges à l’égard de mon chirurgien et de son équipe. »

« Le personnel infirmier a été extraordinaire et m’expliquait ce qui allait se passer. Le sentiment de confiance était omniprésent. Je n’ai jamais eu l’impression que quelqu’un baissait les bras. Je suis convaincu que ces soignants travaillent de longues heures et sous une forte pression, mais ils m’ont toujours impressionné par la qualité des soins qu’ils offraient et le respect dont ils faisaient preuve. »

M. Axworthy a mis près de deux semaines à se rétablir à l’Unité des soins intensifs en chirurgie cardiaque (USICC), au quatrième étage de l’Institut I.H. Asper de l’Hôpital, qui abrite le Centre d’excellence en soins cardiaques (USICC) du Manitoba, où sont traités les patients avant et après leur chirurgie cardiaque ou les interventions connexes, après un séjour à l’unité des soins intensifs.

Même traitement pour tous

Durant sa convalescence post-opératoire, M. Axworthy a eu le temps de réfléchir. « J’ai pris note de deux ou trois choses, dit il. Premièrement, je remercie le ciel que Winnipeg soit doté d’un Centre de chirurgie cardiaque possédant une réputation, des connaissances et une expérience de calibre international. »

« L’un des avantages d’avoir le Centre d’excellence à l’Hôpital Saint Boniface, c’est que la recherche est effectuée sur place et qu’elle est rapidement mise en pratique. Les chercheurs font évoluer les pratiques médicales. Nos chirurgiens et nos chercheurs sont à l’avant garde et mettent au point des techniques plus efficaces. » C’est pourquoi le Research Infosource Inc. a classé Saint Boniface au premier rang des hôpitaux de recherche intensive de cette taille de l’Ouest du Canada, et ce, huit années d’affilée.

« Deuxièmement, j’ai aussi été constaté que l’Hôpital et son personnel traitaient tous les patients sur un pied d’égalité et je leur lève mon chapeau pour cela. Par exemple, l’un de mes compagnons de chambre était un camionneur de l’Ontario. Je n’ai jamais eu l’impression que certains patients étaient privilégiés. Au contraire, chaque patient recevait le traitement dont il avait besoin.

« J’ai vraiment eu l’impression que le personnel a tout fait pour améliorer mon état et me remettre sur pied. »

La carrière politique de M. Axworthy s’est échelonnée sur 27 ans, dont six à l’Assemblée législative du Manitoba et 21 au Parlement fédéral. « En raison de mes longs états de service au gouvernement, j’avoue être attaché à notre système de santé, mais c’est quand vous en faites l’expérience personnellement, en tant que patient, que vous comprenez à quel point il fonctionne bien. »

« Depuis mon séjour à l’Hôpital Saint Boniface, j’ai un très grand respect et une haute estime pour la qualité et l’efficacité de notre système de soins de santé. »
Bien qu’il soit encore au ralenti à cause de la pandémie et de sa convalescence, M. Axworthy commence à se sentir prêt à reprendre ses nombreuses activités et ses voyages.

« À mon dernier rendez vous chez mon médecin, tous les signaux étaient au vert! Le taux d’oxygène dans mon sang était remonté à 98 %. Au moment de la chirurgie, il oscillait autour de 80 %. Je devrai probablement patienter encore quelques mois avant que mon système immunitaire soit complètement rétabli et que je retrouve toute ma vitalité. »”


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