Quand votre besoin est urgent

28 novembre 2022

« Kelley, nous devons redémarrer ton cœur. »

Kelley Turnbull et son époux, Rick, étaient en train de regarder la télévision à la maison en début de soirée, à l’automne 2017, lorsque son rythme cardiaque a atteint 140 battements par minute, soit deux fois son rythme cardiaque au repos normal. Elle pouvait le sentir s’emballer.

Rick l’a emmenée en toute vitesse au service d’urgence de l’Hôpital Saint-Boniface, où elle a été aussitôt prise en charge.

Trois mois avant sa visite à l’urgence, elle avait subi une chirurgie à cœur ouvert à Saint-Boniface pour remplacer sa valve aortique. La valve mécanique qu’elle avait désormais sonnait comme une montre Timex dans sa poitrine, et elle pouvait l’entendre faire tic-tac. Elle a songé qu’elle était peut-être réellement en difficulté.

Perplexe, elle a demandé : « Qu’entendez-vous par ‘redémarrer’? Comme un ordinateur portable? »

« Nous allons utiliser un médicament pour arrêter ton cœur », lui a expliqué le médecin dans la salle. « Ensuite, le même médicament le fera repartir et il retrouvera un rythme normal. »

Le soutien des donateurs au Centre d’excellence en cardiologie du Manitoba à Saint-Boniface a permis à Kelley et à sa famille de se sentir réconfortés pendant son rétablissement aux soins intensifs.
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Mme Turnbull savait depuis l’enfance qu’elle avait un souffle au cœur, mais ça ne l’avait jamais ralentie. Toute sa vie, elle a fait ce qu’elle voulait.

Jusqu’à ce qu’elle commence à se sentir épuisée et déprimée au printemps 2017. Elle avait alors 57 ans et elle était en ménopause. Elle s’est demandé si c’était pour cette raison qu’elle n’arrivait plus à faire les choses comme avant.

Lors de son examen annuel, son médecin lui a fait passer un échocardiogramme et une angiographie à l’Hôpital Saint-Boniface. C’est alors qu’on a découvert qu’elle était née avec une valve aortique bicuspide, avec deux volets au lieu de trois. Elle ne s’ouvrait pas et ne se fermait pas comme elle le devait.

Son médecin lui a dit qu’elle allait devoir subir une opération à cœur ouvert, le plus tôt possible!

« Ton esprit s’éparpille lorsque tu dois subir une opération aussi sérieuse », dit-elle. « Tu dois mettre de l’ordre dans tes affaires; les choses dont tu as parlé, tu dois maintenant t’en occuper. Les conversations que tu ne voulais pas tenir, tu les tiens. »

Une expérience partagée réconforte Mme Turnbull

Le jour de son opération est arrivé en juillet 2017, et elle se sentait aussi calme que possible dans les circonstances. Elle a rencontré son infirmière en chirurgie dans l’ascenseur – elle s’est réjouie d’être si bien escortée! On l’a fait monter avec son mari et ses deux enfants adultes. Le cardiologue les a tous rencontrés et il a répondu à toutes leurs questions.

Sa peur l’a quittée à l’approche de son opération. « J’ai presque oublié de dire au revoir à ma famille quand il était temps pour moi d’y aller », confie-t-elle, « car je me sentais tellement prête. »

Elle a ensuite rencontré l’anesthésiste, un homme plus jeune qu’elle qui, en fait, avait déjà subi la même opération plusieurs années plus tôt.

« En me voyant maintenant, le croiriez-vous? » lui a-t-il demandé. « Je peux encore jouer au racquetball; je peux faire toutes sortes de choses », a-t-il dit.

« Je ne pourrais jamais jouer au racquetball », a-t-elle songé, « mais s’il peut faire toutes ces choses, moi aussi. Ce n’est pas la fin, il me reste encore beaucoup à faire. » Parler à quelqu’un qui était passé par là l’a réconfortée et encouragée.

« La compassion témoignée à l’Hôpital Saint-Boniface a été déterminante pour moi », affirme t elle.

« Je leur dois la vie, probablement deux fois plutôt qu’une. »

Et voilà que trois mois après son opération réussie, elle se retrouvait au Service d’urgence avec un rythme cardiaque qui s’emballait. Son rétablissement s’était déroulé sans problème jusque-là. Les paroles du médecin ont résonné dans son esprit : « Kelley, nous devons redémarrer ton cœur. »

Elle savait qu’elle n’avait pas le choix. Une infirmière lui a tenu la main car elle était effrayée.

« Même si le Service d’urgence était très occupé, personne ne m’a bousculée, explique-t-elle. « Ils ont pris le temps de me dire que j’allais m’en sortir, et c’était le cas. »

« Je me sentais en sécurité, et c’est un sentiment incroyable quand on traverse quelque chose de traumatisant. »

C’était le moment. Son mari était à ses côtés. Elle a fermé les yeux, et quand elle les a rouverts, son cœur battait normalement. Le redémarrage avait fonctionné!

« On ne sait jamais ce que les gens vivent au travail », souligne-t-elle, « ni quelle sorte de journée ils ont eu, mais ils sont toujours là pour vous et votre famille. Les infirmières ont été tellement attentives envers moi et ma famille, tant au moment de mon opération qu’après, lorsque j’ai dû me rendre au Service d’urgence. »

« Je leur dois la vie, probablement deux fois plutôt qu’une. »

Ça peut arriver à n’importe qui. Kelley Turnbull ne s’attendait pas à ce que ça tombe sur elle.

Je dis aux gens : « Je pourrais être ta mère, ta sœur, ta tante. Ce qui m’est arrivé pourrait arriver à n’importe quelle femme, et pas seulement aux personnes âgées. »


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