Danser avec la vie

Dans un acte de désespoir, j’ai déclenché l’alarme‑incendie…

Bien avant ça, j’avais commencé à faire de l’insomnie. J’avais 15 ans et mes nuits sans sommeil marquaient le début de ma maladie mentale. Soudainement, je n’arrivais plus à faire la différence entre la réalité et mon imagination.

Je me sentais prise au piège dans la « noirceur » de mon anxiété et de ma dépression.

J’ai reçu un diagnostic de trouble schizoaffectif, un problème de santé mentale qui s’accompagne de psychose et de symptômes liés à l’humeur. J’ai suivi des traitements intermittents pendant trois ans, tout en allant à l’école secondaire. C’était la pire période de ma vie.

Par la suite, à l’âge adulte, j’ai été hospitalisée 16 fois, y compris plusieurs fois à l’édifice McEwen de l’Hôpital Saint-Boniface, où sont offerts les services en santé mentale.

Les années ont passé. J’ai terminé mon baccalauréat en psychologie et en sociologie. L’année suivante, j’ai obtenu un emploi pour la province du Manitoba dans le domaine des services en santé mentale. J’ai finalement quitté la maison familiale et je me suis installée dans un immeuble d’appartements offrant des services d’aide à la vie autonome et géré par un organisme qui m’a apporté beaucoup d’aide au fil des ans.

Malheureusement, alors que je m’installais dans mon appartement, en décembre 2017, ma vie est devenue chaotique. J’ai eu des crises de paranoïa. La « noirceur » était réapparue dans ma vie.

Les souvenirs de ma première hospitalisation alors que j’étais adolescente se sont emparés de moi. J’ai fait une grave psychose. Je pensais que quelqu’un me détenait contre ma volonté, ce qui n’était pas le cas.

C’est à ce moment que j’ai déclenché l’alarme-incendie. Une ambulance est venue et je suis retournée à l’Hôpital Saint-Boniface. J’y suis restée jusqu’en mars 2018.

« Les membres du personnel de l’édifice McEwen de l’Hôpital ont été de véritables anges pour moi. »

Il n’y a pas de meilleur mot pour expliquer le rôle qu’ils ont joué dans mon rétablissement.

À travers mes neuf dossiers médicaux et mes seize hospitalisations, ils ne m’ont jamais abandonnée.

J’ai fait des efforts pour surmonter la « noirceur » avec mon psychiatre et Rhonda Cornish, mon infirmière psychiatrique depuis 19 ans. Elle est intelligente, compatissante, toujours très accommodante et très facile d’approche. J’ai pu lui faire part de mes plus sombres pensées au fil des ans, pour ainsi soulager ma douleur.

Dans ma danse avec la vie, j’ai eu la chance d’être entourée des bonnes personnes qui m’ont soutenue quand j’en avais besoin. Je suis chanceuse d’avoir une famille et des amis pour m’épauler, en particulier ma mère Diane Lambert. Elle m’a donné la foi, la force intérieure, l’amour et l’humilité. Sara Riel Inc. et la Manitoba Schizophrenia Society ont également joué un rôle déterminant dans mon rétablissement. Ces organismes ont aussi été de vrais anges gardiens pour moi.

Je vis toujours dans mon appartement et je travaille à temps partiel comme conseillère. Je vois trois clients régulièrement et je les aide à acquérir des compétences pour la vie autonome, comme apprendre à utiliser le transport en commun, faire l’épicerie, faire le ménage et se rendre à leurs rendez‑vous en autobus.

Comme tout le monde, j’ai des hauts et des bas. J’ai encore des problèmes d’anxiété et de dépression, mais je suis optimiste quant à mon avenir, car je peux compter sur la générosité des donateurs et des donatrices et sur le soutien que je reçois à l’Hôpital.

Je suis sur la voie de la guérison. D’autres membres de ma famille ont souffert de maladie mentale, comme mon père, décédé en 2009. Mais nous n’avons été laissés à nous‑mêmes, seuls avec notre douleur.

En tant que donateur ou donatrice, vous faites partie d’un réseau de soutien sur l’importance duquel je ne pourrai jamais assez insister.

Je vous suis tellement reconnaissante pour les soins empreints de bonté, de compassion et de bienveillance qui sont offerts à l’Hôpital Saint‑Boniface. Ils m’ont aidée à éliminer des obstacles que je ne pensais pas pouvoir surmonter.


Ouvrez votre cœur aujourd’hui même – quelqu’un comme moi a désespérément besoin de votre don.