Brisons le cycle

L’hypertension (haute pression) gestationnelle et d’autres complications liées à la grossesse peuvent élever le risque qu’une femme développe une maladie cardiaque plus tard. C’est ce qu’un auditoire a appris à l’occasion d’une conférence gratuite dans le cadre de la campagne Tout le monde en rouge, le 12 février.

L’événement national annuel est organisé par l’Alliance nationale de la santé cardiaque des femmes (l’Alliance) pour sensibiliser le public à la santé cardiaque des femmes et aux maladies cardiaques touchant les femmes dans toutes les régions du pays. La section manitobaine de l’Alliance, avec la collaboration de l’Hôpital Saint-Boniface et de la Fondation des maladies du cœur du Manitoba, a organisé la conférence à l’intention des professionnels de la santé et du public à Winnipeg, au Centre de recherche Albrechtsen de l’Hôpital.

La Dre Mahwash Saeed, cardiologue généraliste au Programme des sciences cardiaques de l’Hôpital Saint-Boniface, faisait partie des trois conférencières. Elle a fait remarquer que les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux sont la principale cause des décès prématurés chez les femmes au Canada. Plus de la moitié des femmes qui éprouvent des symptômes de crise cardiaque ne savent pas les reconnaître.

« Auparavant, on croyait que les maladies cardiaques ne visaient que les hommes, que les femmes étaient à l’abri. Ce n’est pourtant manifestement pas le cas : c’est le premier facteur de mortalité des femmes », a souligné la Dre Saeed.

Des études ont démontré que les complications de la grossesse peuvent jouer un rôle.

« Il existe une corrélation entre une grossesse accompagnée de complications médicales et le risque futur de maladie cardiaque »

« On a donc suggéré que la grossesse est en fait une période particulière dans la vie d’une femme. C’est à ce stade précoce qu’il faut intervenir et l’aider à modifier ses facteurs de risque avant qu’elle ne développe une maladie cardiaque », a-t-elle expliqué.

Ces facteurs comprennent l’hypertension développée pendant la grossesse, l’abruptio placentae ou l’infarctus placentaire (réduction ou interruption de la circulation sanguine vers le placenta), la prééclampsie et le syndrome HELLP, un trouble gestationnel potentiellement mortel associé à la prééclampsie.

« Si vous suivez les médias, vous savez peut-être que Kim Kardashian a eu un infarctus placentaire accompagné de prééclampsie. Serena Williams a présenté une prééclampsie, de même que Beyoncé. Ce sont donc des sujets qui sont maintenant abordés plus souvent, en particulier par des femmes qui sont très connues », a dit la Dre Saeed.

Plusieurs études publiées ont démontré la corrélation entre l’apparition d’une de ces complications de la grossesse et le risque futur de maladie cardiaque à un âge prématuré. Certaines femmes étaient de quatre à huit fois plus susceptibles de développer une maladie cardiaque ou un accident vasculaire cérébral au cours de leur vie.

« Non seulement ces femmes développent-elles des maladies cardiaques plus fréquemment, mais elles les développent aussi beaucoup plus tôt que les femmes qui n’ont pas eu ces troubles », a-t-elle précisé.

« Ces complications de la grossesse surviennent tôt dans la vie d’une femme, à un moment où elle consulte un médecin fréquemment. C’est donc un moment idéal pour changer le cap de la vie d’une femme grâce à une intervention précoce », de dire la Dre Saeed.

Étant donné que les antécédents de grossesse compliquée sont un facteur de risque pour les maladies cardiaques, il est important pour le personnel infirmier et les médecins de surveiller attentivement les soins prodigués à leurs patientes pendant et après la grossesse, et de les aider à contrôler les troubles comme l’hypertension, le diabète et le taux de cholestérol élevé.


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