Garder le rythme à tous les âges

Les maladies du cœur constituent la principale cause de mortalité chez les femmes au Canada. Mais les chercheurs de l’Hôpital Saint-Boniface travaillent d’arrache-pied pour changer la donne.

Avant la ménopause, les femmes ont tendance à subir moins de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux que les hommes. Cependant, elles en subissent plus après la ménopause. Tandis que les taux d’hormones changent et diminuent, les vaisseaux sanguins chez les femmes durcissent après la ménopause, augmentant ainsi le risque de maladies cardiovasculaires.

Dre Carla Taylor, chercheuse principale au Centre canadien de recherches agroalimentaires en santé et en médecine (CCARM), mène une étude en collaboration avec ses collègues
Dr Harold Aukema, chercheur principal (CCARM) et Dr Peter Zahradka, chercheur principal (CCARM) afin de mieux comprendre les facteurs qui contribuent à la santé cardiovasculaire chez les femmes et de déterminer ce qui pourrait mieux les protéger contre les maladies du cœur. Leur travail examine comment le sexe, l’âge, l’état ménopausique, les taux d’omega-3 et le durcissement des artères, éléments connus dans l’étude sous l’acronyme SAMOAS, interagissent pour influer sur la santé de notre cœur.

Leur équipe a identifié des molécules lipidiques bioactives dérivées des acides gras omega-3, appelées oxylipines, qui pourraient aider à protéger les femmes contre le durcissement des artères. Les femmes en préménopause présentent des taux plus élevés d’oxylipines spécifiques, qui sont associés à une meilleure élasticité des vaisseaux sanguins. Cependant, une fois les femmes ménopausées, ces taux diminuent, entraînant un durcissement des artères et se traduisant par un risque plus élevé de maladies du cœur.

« Vos vaisseaux sanguins sont comme un tuyau d’arrosage », explique Dre Taylor. « Avant la ménopause, ou chez les personnes plus jeunes, ce tuyau est souple et élastique. Après la ménopause, ou chez les personnes plus âgées, les vaisseaux durcissent, comme une conduite. Moins d’élasticité et de souplesse entraînent un déplacement plus rapide du sang et nous sommes en mesure de calculer ce débit à l’aide d’un appareil spécialisé afin d’évaluer la santé des vaisseaux sanguins. »

La prochaine étape : tester l’huile de poisson

En plus des taux d’hormones, les acides gras omega-3 jouent un rôle significatif dans la bonne santé du cœur. Ces gras essentiels, présents en grande quantité dans le poisson, influent sur les taux d’oxylipines dans le corps. Étant donné que la population manitobaine consomme moins de poisson que d’autres populations du fait de notre éloignement du littoral, l’équipe de Dre Taylor mène en parallèle des recherches visant à déterminer si l’apport ou l’absence d’apport en omega-3 affecte le durcissement des artères comme ils le pensent.

Dre Taylor, à gauche, et Jasneet Kaur, coordonnatrice clinique, à droite, montrent le fonctionnement de la machine Falcon Quad pour évaluer la santé des vaisseaux sanguins des participants. Shariff Sanguila, coordonnateur de l’étude, est branché à la machine.

L’étude clinique actuelle [en anglais seulement] analyse quatre groupes clés : les femmes en préménopause et les hommes du même âge ainsi que les femmes en postménopause et les hommes du même âge. En comparant ces groupes, les chercheurs visent à mieux comprendre les différences relatives au durcissement des artères en fonction du sexe et de l’état ménopausique. La santé des vaisseaux sanguins, la tension artérielle, les taux d’oxylipines ainsi que la composition corporelle des participantes et participants sont mesurés afin d’obtenir une image plus claire de ce qui différencie la santé cardiovasculaire chez les femmes de celle chez les hommes.

Une étude de suivi visera à déterminer si la supplémentation en huile de poisson peut aider à rétablir des taux d’oxylipines souhaitables et réduire le durcissement des artères chez les femmes en postménopause ainsi que chez les hommes plus âgés. Si cette intervention s’avère efficace, elle pourrait constituer un moyen de protéger les femmes contre les maladies cardiovasculaires tout au long du processus de vieillissement.

Vous pouvez aider

Grâce au soutien des donateurs, la Fondation de recherche de l’Hôpital St-Boniface s’emploie à combler les lacunes des connaissances relatives au genre et au sexe dans le domaine de la recherche cardiaque. Votre générosité contribue à faire des découvertes qui peuvent améliorer la santé du cœur pour les générations à venir.

Votre prochain don favorisera la recherche. Ensemble, nous pouvons atténuer les effets néfastes des maladies cardiovasculaires.