Le 19 août 2024
Votre soutien a été une véritable bouffée d’air frais pour les anesthésistes qui intubent les patients à l’Hôpital Saint-Boniface et qui forment les étudiants en médecine à cette technique délicate.
Grâce à vous, Saint-Boniface a pu commander trois vidéo-laryngoscopes et moniteurs haute définition C-MAC supplémentaires au printemps, qui viennent s’ajouter aux six appareils dont dispose actuellement l’Hôpital Saint-Boniface. Les nouveaux appareils sont arrivés en juillet et ont été immédiatement mis à contribution.
« Nous aimerions vous remercier et vous donner une bonne poignée de main. »
Les six appareils C-MAC dont disposait Saint-Boniface étaient nécessaires dans 14 salles d’opération, ainsi que dans trois salles de travail et d’accouchement, et pour les besoins hors site. Il n’y avait pas toujours assez de C-MAC pour répondre à la demande quotidienne, explique Bruce Knoll, technicien en anesthésie depuis sept ans à l’hôpital.
« Voilà pourquoi l’acquisition de ces C-MAC est très importante pour notre département », souligne-t-il. M. Knoll précise que le budget pour les pièces de rechange est limité, sans parler de l’achat de nouveaux équipements, ce qui a rendu le soutien des donateurs d’autant plus providentiel.
« Vous qui avez donné, nous aimerions vous remercier et vous donner une bonne poignée de main. C’est dire à quel point c’est important. Ce n’est pas juste quelque chose qu’il est pratique d’avoir. Cela sauve des vies », déclare-t-il.
Il faut au moins 20 minutes pour nettoyer et retraiter un C-MAC avant de pouvoir le réutiliser, explique la Dre Tamara Miller, responsable de l’anesthésiologie à Saint-Boniface.
« Les C-MAC sont continuellement en usage », dit-elle. « Il arrive que des interventions chirurgicales soient retardées parce que nous attendons que l’équipement soit disponible. Cela nous paralyse, et des cas doivent être traités tard dans la soirée parce que nous avons dû attendre l’équipement. C’est loin d’être idéal, et pourtant ce sont des choses qui arrivent.
L’ancienne méthode était plus difficile et plus risquée

La Dre Tamara Miller a moins de trois minutes pour intuber la personne avant qu’elle ne manque d’oxygène.
Tout patient chirurgical sous anesthésie générale doit être intubé, c’est-à-dire qu’un tube respiratoire relié à un respirateur doit lui être posé, sinon il arrêtera de respirer.
Nous disposons de moins de trois minutes pour placer ce tube », explique la Dre Miller. « C’est parce qu’entre le moment où il arrête de respirer et le moment où nous mettons le tube respiratoire en place, il ne reçoit pas d’oxygène. Le manque d’oxygène peut entraîner des lésions cérébrales ou la mort. L’insertion d’un tube respiratoire pendant que le patient est éveillé peut être pénible, et cette avenue est exclue sauf en cas d’absolue nécessité », ajoute-t-elle.
Les anesthésistes intubent habituellement les patients en utilisant la laryngoscopie directe, c’est-à-dire la méthode manuelle avec une poignée métallique standard et une « lame » courbée, que l’on voit souvent dans les films et à la télévision.
Cette méthode est encore la plus courante à l’hôpital, car il n’y a pas assez de C-MAC pour tout le monde. Mais elle est plus difficile et peut prendre un temps précieux, dit-elle. « Il faut positionner le patient de manière à ce que tous les angles soient bien alignés pour pouvoir se pencher et voir où se trouvent les cordes vocales, car c’est ce qu’il faut dépasser ».
Le C-MAC, la référence en la matière

Les lames du vidéolaryngoscope C-MAC sont munies d’une caméra et d’une lumière à l’extrémité, qui sont reliées à un moniteur.
Les vidéolaryngoscopes C-MAC pardonnent davantage. Ils sont équipés d’une minuscule caméra et d’une lumière vive à leur extrémité, ce qui permet aux anesthésistes de voir clairement sur l’écran du moniteur l’intérieur de la gorge du patient.
« Ces machines sont vraiment la référence en la matière », explique M. Knoll. « Si je devais être intubé, je voudrais que ce soit à l’aide d’une de ces machines. Je me sentirais beaucoup plus en sécurité et je serais beaucoup plus heureux si quelqu’un utilisait le C-MAC ».
La Dre Miller ajoute : « Nous sécurisons les voies respiratoires beaucoup plus rapidement. Comme les C-MAC sont dotés d’une caméra et d’une lumière et que vous voyez tout à l’écran, vous n’avez pas besoin d’aligner tous ces angles avec autant de précision. On peut introduire la lame, puis la manipuler facilement pour trouver où se trouvent les cordes vocales afin de savoir où diriger le tube respiratoire. »

La Dre Tamara Miller, responsable médicale de clinique, et Bruce Knoll, technicien en anesthésie, sont enthousiasmés par les nouveaux C-MAC.
De plus, les vidéolaryngoscopes sont plus incurvés. « La beauté de la chose, c’est que, comme il est plus incurvé, on peut beaucoup plus facilement pénétrer dans les voies respiratoires en voyant où se trouvent les cordes vocales », explique la Dre Miller. Les lames standard sont plus droites parce que notre vision n’a pas une trajectoire courbe.
Le fait que les lames soient plus incurvées facilite également la formation à l’intubation des patients des élèves en médecine, des internes, des inhalothérapeutes de niveau avancé et des auxiliaires médicaux. « Nous formons beaucoup de monde. Avec l’ancienne méthode, on n’avait aucune idée de ce que les élèves voyaient », explique-t-elle.
« En contexte d’enseignement, c’est vous qui tenez la poignée, et votre élève regarde vers le bas. Comme c’est vous qui le supervisez, vous essayez de regarder par-dessus son épaule pour voir ce que l’élève voit. Ce n’est pas un processus facile », précise-t-elle.
« Avec la vidéolaryngoscopie, vous pouvez voir exactement où les élèves la placent et savoir quand vous devez intervenir. »




