Le Dr Clarence Khoo, directeur des services d’arythmie en sciences cardiaques à l’Hôpital Saint-Boniface, avec le système d’échographie ViewMate d’Abbott qui lui permet de voir à l’intérieur des cavités cardiaques.
23 juin 2025
En 2024, voir, c’était croire pour le Dr Clarence Khoo.
« C’est un formidable appareil. Il a vraiment changé la façon dont j’ai pu traiter les cas. La clarté avec laquelle je peux voir ce que je fais est époustouflante », a-t-il déclaré.
Il s’agit du système d’échographie ViewMate, de la compagnie Abbott, et Dr Khoo, directeur des services d’arythmie, Sciences cardiaques, à l’Hôpital Saint-Boniface, affirme qu’il est « révolutionnaire » et qu’il « change complètement la donne ». Grâce au soutien de donateurs comme vous, l’Hôpital a pu largement utiliser cette nouvelle technologie de pointe en 2024.
Le ViewMate se distingue des autres échographes par l’ajout d’une sonde d’écographie intracardiaque (EIC). Les cliniciens comme M. Khoo utilisent l’EIC pendant les opérations d’ablation dans le laboratoire d’électrophysiologie (EP) de l’Hôpital Saint-Boniface pour voir des images animées des cavités cardiaques de l’intérieur.
L’ablation permet de traiter chirurgicalement un rythme cardiaque anormal en détruisant avec précision, souvent en le brûlant, la petite zone du tissu cardiaque qui envoie les signaux électriques des oreillettes aux ventricules.
« Pendant un examen en EP, je peux fixer la sonde d’EIC à un fin tube appelé cathéter. Je l’insère dans un vaisseau sanguin, généralement dans la jambe ou l’aine, et je le guide jusqu’au cœur, explique Dr Khoo, de son bureau de l’Hôpital Saint-Boniface.
J’ai trouvé cela révolutionnaire… de voir tout ce que ça change ».
Avant cette sonde d’EIC, les seules options qui s’offraient au Dr Khoo étaient l’échographie, soit de l’extérieur à travers la paroi thoracique, soit à partir de l’œsophage, ce qui implique l’insertion d’une sonde dans la gorge et nécessite donc une sédation. Il pouvait aussi avoir recours à la radiographie, mais cela les obligeait, lui et les autres soignants, à porter un lourd équipement de sécurité en plomb.
« Tandis que la sonde d’EIC, on peut l’introduire à l’intérieur du cœur, ce qui permet de s’approcher au plus près. On peut voir en détail des choses que l’on ne pourrait pas voir avec les techniques d’échographie habituelles, déclare M. Khoo. Beaucoup de gens de ma génération étaient habitués à opérer sans sonde d’EIC. Cela a été révolutionnaire pour moi, une fois que je m’y suis habitué, de voir tout ce que cela changeait. »
La sonde d’EIC révèle ce qui n’était pas visible auparavant
Selon Dr Khoo, la sonde d’EIC permet surtout d’éliminer les doutes dans les ablations d’arythmies. Il peut voir, dans les moindres détails, ce qui était invisible auparavant.
« Maintenant, avec la sonde d’EIC, il y a des choses que je peux faire avec plus d’assurance qu’avant », dit-il.
« Pour de nombreuses opérations en cardiologie, nous avons dû longtemps travailler un peu à l’aveuglette. Nous avons fini par utiliser des techniques comme les rayons X pour pouvoir estimer au jugé où se trouvaient nos instruments. Comme la sonde d’EIC permet de savoir exactement où ils se trouvent, cela améliore de manière exponentielle les opérations, tant sur le plan de la sécurité que de l’efficacité. »
Dr Khoo décrit l’intérieur du ventricule d’un patient, dans la cavité inférieure du cœur, comme une zone grumeleuse, bosselée. « Il y a beaucoup de petites collines et vallées, explique-t-il. Auparavant, nous ne pouvions pas les voir. Alors, on se contentait de déplacer un peu le cathéter et de le laisser atterrir là où il pouvait. »
Comme la sonde d’EIC permet de savoir exactement où se trouvent nos instruments, cela améliore de manière exponentielle les opérations, tant sur le plan de la sécurité que de l’efficacité. »
Il cite un cas d’ablation d’arythmie réalisé en avril 2025 pour illustrer tout ce que la sonde d’EIC change : « L’arythmie elle-même provenait d’une petite bande de muscle qui pendait entre deux parois du cœur. Nous avons conclu qu’il fallait brûler directement cette bande de tissu pour contrôler l’arythmie, a-t-il déclaré. Sans la sonde d’EIC, nous aurions tâtonné dans l’obscurité. Avec de la chance, on aurait pu tomber dessus, mais je n’aurais pas pu savoir que cette bande de tissu était là sans la sonde d’EIC », continue-t-il.
« Les avantages de la sonde d’EIC pour les patients sont multiples. Plus grande efficacité, meilleurs taux de réussite. Avec la sonde d’EIC, nous sommes plus à même de savoir où et quoi brûler; on travaille moins au pifomètre. Les chances de réussir l’ablation sont beaucoup plus élevées. De plus, comme nous savons mieux où se trouvent nos instruments, l’opération est plus sûre. »