Aider les bébés prématurés à respirer constitue un rôle essentiel de l’unité des soins intensifs néonatals (USIN) de l’Hôpital Saint-Boniface.
Pour ce faire, les inhalothérapeutes ont recours à des machines spécialisées appelées ventilateurs à jet haute fréquence, qui ne servent que dans l’USIN pour aider les patients les plus petits et les plus vulnérables de l’établissement.
L’Hôpital Saint-Boniface compte actuellement deux ventilateurs de ce type sur place. Et cela n’a pas toujours suffi pour répondre aux besoins, comme l’explique Kwabena Osei-Bonsu, responsable des services de santé en inhalothérapie et en perfusion à l’Hôpital.
Cela se traduira par des soins plus rapides et plus sûrs pour les bébés dans notre unité de soins intensifs néonatals.
« Il nous est arrivé à l’occasion de devoir emprunter d’autres ventilateurs à jet à l’Hôpital pour enfants du Centre des sciences de la santé de Winnipeg », souligne M. Osei-Bonsu. Il poursuit en indiquant que l’Hôpital Saint-Boniface tente de doubler sa capacité en ajoutant deux autres ventilateurs à jet cet hiver, avec l’aide des donateurs et donatrices de la Fondation.
« L’Hôpital pour enfants nous en prête, et nous les leur renvoyons de l’autre côté de la rivière chaque fois. Nos équipes respectives ont toujours trouvé un moyen de faire fonctionner les choses, on s’entraide. Mais en ajoutant deux ventilateurs à jet ici, nous n’aurons plus besoin d’attendre. Cela se traduira par des soins plus rapides et plus sûrs pour les bébés dans notre unité de soins intensifs néonatals. »
Les besoins uniques en soins des bébés prématurés
Comme le dit M. Osei-Bonsu, certains nourrissons nés prématurément à l’Hôpital Saint-Boniface ont des poumons sous-développés qui ont besoin d’être bien protégés. Les ventilateurs à jet insufflent de petites bouffées d’air très rapidement, ce qui est plus doux pour le nouveau-né, mais lui fournit tout de même la protection nécessaire. (Il ajoute que d’autres bébés prématurés dans l’USIN peuvent respirer par eux-mêmes et n’ont donc pas besoin de ventilateur à jet.)
« Ces ventilateurs à jet ont été inventés spécialement pour les bébés prématurés dans l’USIN et il n’en existe qu’un seul fabricant dans le monde, reprend M. Osei-Bonsu. Vous et moi, nous respirons en faisant entrer et sortir de l’air. L’oxygène va dans nos poumons. Lorsqu’une personne hospitalisée est placée sous respirateur, la machine insuffle de l’air, et les poumons s’activent en réaction. Ils finissent par rejeter du dioxyde de carbone. L’apport d’air répété et la sortie de dioxyde de carbone qui en résulte peuvent causer des dommages, car cela revient essentiellement à forcer les poumons à s’ouvrir.
« Peu importe notre intervention dans l’USIN, nous devons nous assurer de protéger le mieux possible les nourrissons. Cette façon d’insuffler de l’air de manière répétée et avec force peut mener à des dommages à long terme.
« Ce que fait le ventilateur à jet, c’est qu’au lieu de pousser l’air à l’intérieur, il l’envoie en faible volume et très rapidement, de sorte que l’impact sur le tissu pulmonaire du bébé est moindre à l’entrée, poursuit M. Osei-Bonsu. Il apporte un petit volume d’air à un rythme si rapide que l’air parvient à passer par les voies respiratoires, pendant que le dioxyde de carbone s’échappe plus en douceur. C’est ce que l’on appelle l’expiration passive. »
Des défis qui pèsent sur le plan émotionnel
Les donateurs et donatrices qui offrent leur aide pour ajouter deux ventilateurs à jet à l’Hôpital Saint-Boniface auront un impact bien au-delà des patients et patientes.
« Bien entendu, il s’agit surtout de soutenir les soins aux patients, souligne M. Osei-Bonsu. Mais on tend parfois à oublier les membres du personnel. Eux aussi ressentent les conséquences lorsque nous ne sommes pas en mesure d’offrir les soins que nous voulons offrir, faute de ressources.
« Notre service est rempli d’inhalothérapeutes dévoués qui œuvrent dans le domaine de la santé afin d’aider les gens. Et pour qu’ils puissent aider, on se doit de leur fournir les ressources adéquates. Pour cela, il faut du financement, et c’est souvent là où le bât blesse.
« Non seulement l’ajout de ventilateurs à jet nous donnera la capacité de soutenir les bébés qui en ont besoin au moment où ils en ont besoin, mais les membres du personnel n’auront plus à répondre que l’on attend la livraison d’un appareil. Ou pire encore, qu’il faut prendre le ventilateur d’un autre patient. Le genre de réponses qui deviennent pesantes pour eux. »