Les soins rénaux, une affaire de famille

Le 10 mars 2022

Depuis 20 mois, Samar Zeid s’est installée dans une routine familière à l’Hôpital Saint-Boniface.

Trois fois par semaine, soit les lundis, mercredis et vendredis, un membre de sa famille, parfois son mari, Munther, l’amène à l’Hôpital Saint-Boniface.

Elle monte alors au quatrième étage pour subir une hémodialyse. Il s’agit d’un traitement qui nettoie le sang en éliminant les déchets et l’excès d’eau. Le sang passe dans un rein artificiel qui le nettoie.

« Je m’installe dans mon fauteuil, bien confortablement, dit-elle. Des membres du personnel infirmier et des médecins vont et viennent et ils ont un œil sur tout ce qui se passe. Ils travaillent pour que nous soyons tous bien ».

Samar Zeid a reçu un diagnostic de polykystose rénale à l’âge de 20 ans. Elle a commencé à souffrir d’une insuffisance rénale importante au début de la quarantaine. L’année dernière, elle a subi l’ablation de ses deux reins.

Aujourd’hui âgée de 47 ans, elle est sur la liste d’attente de Greffes d’organes Manitoba pour une greffe de rein.

« Pour l’instant, c’est ce que Dieu veut pour moi et c’est comme ça. Sans reins, c’est difficile. Je suis limitée dans ce que je peux boire et en quelle quantité. Je choisis d’être positive. La vie deviendra plus facile quand j’aurai eu une greffe ».

Samar Zeid n’est pas seule.

Au Manitoba, près d’un adulte sur dix souffre d’une maladie rénale. Les reins peuvent perdre 80 % de leur fonction avant l’apparition de symptômes. Le Manitoba enregistre l’un des taux de maladies du rein les plus élevés au Canada (kidneyhealth.ca; en anglais seulement).

Le mois de mars est le mois de la santé du rein au Canada, et la Journée mondiale du rein est célébrée le 10 mars. C’est le moment idéal pour parler de l’importance d’un diagnostic et d’un traitement précoces de cette maladie, qui peuvent contribuer à retarder ou à prévenir une insuffisance rénale.

L’Hôpital Saint-Boniface fournit des soins en santé rénale aux personnes atteintes à tous les stades de la maladie, et son personnel travaille en partenariat avec le fournisseur de soins en santé rénale de la province, le Programme manitobain des maladies rénales. Les ressources de l’Hôpital comprennent l’unité de 22 postes où Samar et d’autres patients reçoivent leurs traitements d’hémodialyse d’une durée de quatre heures.

Pour la famille Zeid, les rendez-vous viennent s’ajouter à un emploi du temps déjà chargé.

La famille Zeid possède et exploite cinq épiceries FOODFARE à Winnipeg. Le père de Munther Zeid, Wajih « Moe » Zeid, a joué un rôle de premier plan dans l’expansion de la chaîne d’épiceries après son arrivée à Winnipeg depuis la Palestine, en 1977. Moe demeure actif dans l’entreprise familiale, tout comme ses fils et ses filles, ainsi que ses nombreux petits-enfants.

Pour Munther, le soutien de l’Hôpital Saint-Boniface et des hôpitaux de Winnipeg en général va de soi.

« On ne connaît pas la valeur d’un hôpital tant qu’on n’est pas concerné. Mon frère et mon fils aîné ont été traités pour des troubles graves. Mon père a subi une opération cardiaque majeure l’année dernière à l’Hôpital Saint-Boniface ».

« Je pense qu’il faut donner ce que l’on peut et qu’il ne faut pas attendre pour le faire ».

Samar et Munther ont élevé trois filles et quatre fils, âgés de 16 à 28 ans.

Pour de nombreux rendez-vous de dialyse de Samar, les visiteurs n’étaient pas autorisés à l’Hôpital, en raison des restrictions liées à la pandémie. Samar a néanmoins choisi de se rendre sur place plutôt que d’opter pour la dialyse péritonéale, un traitement différent qui peut se faire à domicile. Le traitement à domicile doit être effectué tous les jours et nécessite la présence d’une autre personne.

« Nos enfants sont plus âgés. Ils bâtissent leur propre vie. Ils font des études et ils ont des carrières, et je ne veux pas qu’ils aient à composer avec un autre engagement ».

Pour passer le temps durant ses rendez-vous, elle préfère son téléphone à la télévision.

« Je parle à mes trois sœurs restées à Ramallah (en Palestine) ».

Ce qui figure en haut de sa liste quand la santé le lui permettra?

« Nous voulons voyager et visiter la famille dans notre pays d’origine ».


Vous pouvez être une bouée pour des patients comme Samar Zeid à l’Hôpital Saint-Boniface. Faites un don dès aujourd’hui.