Éviter le précipice

En tant que coanimateur de l’émission matinale The Start, diffusée en semaine sur les ondes du 680 CJOB, Greg Mackling se doit d’être l’exemple parfait du Manitobain amical; et il le fait très bien.

Dès la première rencontre, cet animateur d’expérience de Winnipeg vous donnera rapidement l’impression que vous êtes amis depuis des années. Il a un sourire radieux et un regard bleu-gris pétillant. Cependant, il a été aux prises avec un trouble bipolaire et la dépression la majeure partie de sa vie adulte.

Maintenant, il en parle publiquement.

En fait, Greg Mackling a dû affronter ses démons au début de la trentaine, après être entré dans une spirale de grave dépression et de pensées suicidaires. Son parcours vers le rétablissement l’a mené à l’édifice McEwen de l’Hôpital Saint-Boniface, où sont offerts des services en santé mentale.

Il y a près de 20 ans, Greg Mackling a été impliqué dans un grave accident de la route et a subi une lésion cérébrale dans la région du lobe frontal qui est restée un an sans être diagnostiquée.

« Je vivais à Calgary et je faisais un salaire dans les six chiffres. Mes rêves se réalisaient, c’est du moins ce que je croyais à l’époque, dit-il. J’ai tout perdu après l’accident de juin 2000. J’ai perdu ma maison, j’ai perdu mon emploi et tout ce que je possédais a été entreposé. J’étais incapable de planifier efficacement ma journée ou d’organiser mes pensées. » Greg Mackling a alors sombré dans une profonde dépression.

« J’ai pensé m’enlever la vie durant une période d’au moins un an et demi à deux ans, admet-il. Greg avait alors commencé à douter de sa propre importance pour sa famille et ses amis.

« Une fin de semaine, j’ai fait la route en voiture de Calgary à Vancouver en me demandant qu’elle serait la meilleure courbe pour ne pas arriver dans les Rocheuses. »

Greg Mackling ferme les yeux et se rappelle cette journée derrière le volant. « Des années plus tard, je n’ai rien oublié des pensées et sentiments de cette journée. J’étais à bout, dit-il d’une voix douce. Les voix dans ma tête gagnaient la partie, ces voix qui m’ont toujours dit que je n’étais pas assez bon, pas assez intelligent, pas assez beau. »

« Ce que je ressentais me dépassait complètement. À l’époque, j’avais l’impression de ne pas être assez fort pour surmonter ces sentiments. Mais, étrangement… quelque chose m’a arrêté; soit que je n’avais pas la force de le faire ou qu’une force m’a retenu au bord du précipice. »

Greg Mackling est retourné à Winnipeg, sa ville d’origine, et a dormi sur le sofa de son grand-père pendant près de trois ans. « Souvent, c’était les personnes qui comprenaient le moins bien ce que je traversais qui m’ont soutenu le plus, dit-il. Mon grand-père, qui avait plus de 80 ans, m’a ouvert sa porte. Des amis lui disaient que j’étais paresseux et que j’essayais juste de profiter de lui, mais il a refusé de les écouter. »

Comprenant qu’il avait besoin d’aide, Greg se questionnait sur sa santé mentale. Il a trouvé un psychiatre à Winnipeg, le regretté Dr Fred Shane, qui a fait tout son possible pour trouver les réponses qu’il cherchait désespérément. C’est le Dr Shane qui a diagnostiqué la lésion cérébrale de Greg Mackling.

Ensuite est venue la réadaptation cognitive qui comprenait des exercices d’assemblage d’objet et des casse-tête. « Le regretté Dr Marvin Brodsky et moi avons travaillé chaque jeudi, pendant un an et demi, pour essayer de faire démarrer mon cerveau et mes synapses et pour remettre en état les connexions dans mon cerveau », explique Greg Mackling. Il a aussi eu droit à de la thérapie par la parole avec la Dre Janine Cutler, psychologue.

Cette histoire sur la santé mentale se poursuit dans le numéro d’automne 2019 de Croyez-y.


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