Élaboration d’un cadre pour la gérance de l’environnement

12 avril 2022

Le secteur des soins de santé présente un vaste potentiel de réduction des déchets environnementaux. 

Pour Katie North, infirmière autorisée à l’Hôpital Saint-Boniface, il s’agit non seulement d’une question pratique, mais aussi de son sujet d’étude. 

Mme North a obtenu sa maîtrise en soins infirmiers (Université Athabasca) en février dernier. 

En plus des émissions de carbone et de la contamination de l’air et de l’eau, les hôpitaux contribuent au problème climatique en générant une grande quantité de déchets de plastique. 

Mme North affirme dans sa thèse que le passage aux produits durables permettrait aux services chirurgicaux des hôpitaux de limiter leurs déchets de plastique et de montrer que la gérance de l’environnement peut être prioritaire dans le secteur des soins de santé. 

« Les services chirurgicaux produisent un tiers de tous les déchets hospitaliers, alors qu’ils représentent une fraction de l’empreinte d’un hôpital et de l’admission des patients, explique-t-elle. 

Plusieurs raisons expliquent cette situation, notamment l’exigence d’utiliser de l’équipement stérilisé, car même si la stérilisation permet de réutiliser ces instruments, ils nécessitent un emballage en plastique à usage unique pour les protéger contre la contamination microbienne. La plupart du matériel qui se trouve dans la salle d’opération, comme les champs opératoires, les cathéters de succion et les sacs à déchet, est à usage unique et jeté. » 

Mme North, qui est membre de l’Association d’infirmières et infirmiers pour l’environnement, ajoute que la pandémie mondiale n’a fait qu’exacerber ce problème. 

« Les autorités de santé publique et les gouvernements donnent naturellement préséance au bien-être des personnes. Toutefois, notre secteur a connu une forte augmentation de l’utilisation de plastique à usage unique en raison de l’emballage individuel et de l’adoption accrue de l’équipement de protection individuelle, comme les gants, les blouses et les masques. 

Les masques jetables à usage unique polluent dix fois plus l’environnement que les masques réutilisables, précise-t-elle. » 

Plastiques biodégradables

Selon Mme North, les plastiques biodégradables deviennent une option réaliste pour remplacer les produits nocifs, sans pour autant compromettre la haute qualité qu’exigent les blocs opératoires. 

« Les produits certifiés ‘bio’ peuvent être jetés à la poubelle et disparaissent en deux semaines. Les procédures et les ressources de gestion des déchets existantes nécessiteraient peu de changements. » 

MmeNorth mentionne que son intérêt pour les enjeux environnementaux remonte au moins à son adolescence passée à Saint-Adolphe. 

« J’ai travaillé dans un foyer de soins personnels, j’ai donc vu les déchets qui y sont produits. » 

Au cours de ses onze années à l’Hôpital Saint-Boniface, elle a occupé divers postes d’infirmière responsable et d’infirmière-ressource en soins cliniques, en ayant toujours à cœur l’amélioration des processus. 

Reconnaissance du leadership et de l’innovation

En 2021, MmeNorth a reçu le Prix Ronald-Duhamel qui reconnaît l’innovation. Ce prix décerné annuellement en l’honneur du regretté Ronald Duhamel, député de Saint-Boniface et sénateur au gouvernement, soutient l’innovation et le leadership dans l’avancement des soins de santé à l’Hôpital Saint-Boniface, et celui-ci comprend une récompense en argent. 

« J’étais ravie et surprise, et tellement reconnaissante. Ce prix m’a aidée à terminer mes études. » 

Depuis son retour de congé de maternité en janvier dernier, elle et son conjoint élèvent leur petite fille d’un an et leur fils de trois ans, MmeNorth assume un nouveau rôle professionnel. 

À titre de chef d’équipe du programme pour l’équipe médicale volante, elle supervise un effectif de plus de 150 personnes composé d’infirmières, d’infirmiers et de personnel clinique. Elle souhaite élaborer un cadre capable de guider d’autres chefs de file en soins infirmiers vers la réduction de l’incidence écologique de leurs organismes et de favoriser la durabilité. 

En fait, il s’agit de sa proposition de doctorat en philosophie au Programme des sciences infirmières à l’Université de la Saskatchewan. 

« En tant qu’établissement hospitalier canadien bien établi, l’Hôpital Saint-Boniface peut montrer la voie à suivre à d’autres organismes de soins de santé. »